Tuesday, August 08, 2006

Scara Sfântului Ioan Scărarul

by ieromonahul Paisie
All Rights Reserved

Copyright © 2009

Saint Jean Climaque dit : “ Nul n'entrera couronné dans la céleste chambre nuptiale s'il n'accomplit le premier, le second et le troisième renoncement. Je veux dire le renoncement à toute affaire, à toute personne, à tout parent  ”. Et dans l'office du petit schème, le postulant est demandé : “ Supporteras-tu toute affliction, toute austérité ( et pauvreté ) inhérente à la vie monastique, en vue du Royaume des Cieux ?  ”. Après la réponse du postulant, l'higoumène dit cette prière : “ Seigneur, notre Dieu, tu as décidé que seul sont dignes de Toi, ceux qui ont abandonné tous les biens de cette monde, leur parenté, leurs, amis, et se sont mise a Ta suite. Reçois donc ton serviteur, qui a renoncé à toutes ces choses  ”. Toutes ces affirmations nous montrent que le moine qui suit la voie de la perfection doit renoncer aux biens et richesses matérielles, et mener une vie de pauvreté, selon l'exemple du Christ, qui cherchait si peu les possessions de ce monde qu'Il “ n'avait pas où reposer Sa tête ”. (Mt 8, 20).

Par le vœu de pauvreté et la pratique de la pauvreté évangélique, le moine renonce à la sécurité, au confort, au prestige et à l'indépendance qui confère la richesse, ou au moins l'aisance matérielle. La pauvreté est ainsi pour lui, un moyen d'exprimer et de réaliser une parfaite dépossession de lui-même ; par elle, il renonce à se suffire et à se fermer sur lui-même dans l'affirmation de son individualité, afin d'entrer en parfaite communion avec Dieu et les hommes. Elle atteste, aussi, la préférence que le moine accorde aux biens du Royaume de Dieu sur les biens terrestres, son abandon filiale à la providence divine et son amour du prochain. Saint Jean Climaque nous la montre en disant : “ Un moine sans possessions est maître du monde. Il a confié à Dieu tous ses soucis, et par la foi il a acquis tous les hommes pour serviteurs. Il ne parle pas aux hommes de ses besoins, reçoit tout ce qui lui vient de la main du Dieu  ”.

Dans le vœu monastique de pauvreté, ou de non acquisition, l'accent est mis sur la lutte, contre la passion d'acquérir ( pléonexia ), l'amour de l'argent ( philargyria ) et des choses.

La pléonexie consiste essentiellement dans la volonté d'acquérir des nouveaux biens, dans le désir de posséder d'avantage, et la philargyrie, quant à elle, désigne un attachement à l'argent et aux diverses formes de richesses matérielles. Cet attachement se manifeste dans la jouissance éprouvée à les posséder, dans le souci de les conserver, dans la difficulté que l'on éprouve à s'en séparer, dans la peine que l'on ressent à en faire don.  Saint Jean Climaque introduit ainsi le chapitre de l'échelle qui est consacré à l'amour de l'argent : “ Disons donc d'abord quelques mots de la maladie, nous traiterons ensuite brièvement du remède ”.

A la suite de saint Paul ( cf. Eph 5, 5 ), saint Jean Climaque dit que “ L'amour de l'argent est l'adoration des idoles.

” Puisque dans la vie de l'avare et du cupide, l'argent et les diverses formes de richesses occupent la place due à Dieu, et devient pour lui des idoles. Celui qui est victime de ses passions n'adore pas les richesses comme les idolâtres adorent leurs idoles dans le cadre d'un culte constitué mais il a au fond la même attitude qu'eux : Il leur accorde en fait la même importance, voire la même sacralité, leur porte le même respect, leur manifeste la même vénération, et dépense pour elles toute son énergie, toutes ses forces, et tout son temps.

Ensuite, saint Jean dit que l'amour de l'argent est “ la fille de manque de foi. Il prend prétexte de la maladie, prévoit la vieillesse, suggère que la sécheresse va venir, annonce en avance la famine.  ”  Ces traits révèlent une manque de foi et d'espérance en Dieu, une inquiétude de l'homme face à un avenir qu'il ne connaît ni ne le maîtrise pas, la tentative d'acquérir une multitude des biens matériels, d'assurer en quelques sortes cet avenir, l'homme se confiant en ses propres richesses, au lieu d'attendre de Dieu tout secours. Mais, l'homme doit remettre toute sa confiance et tout son espoir en Dieu car le Christ même a dit : “ Ne vous inquiétez pas de votre vie, de ce que vous mangerez, ni pour votre corps, de quoi vous le vêtirez. ” ( Mt 6, 25 ). Du moment que les liens de la propriété sont rompus, le danger est écarté pour l'homme de mettre sa confiance en quelque chose de terrestre. Il est devenu libre pour Dieu. Mais c'est de cet aspect positif de la renonciation au monde qu'il s'agit en définitif. Tout le réfus et le renoncement tend à affirmer et à assurer une vie plus haute promise à ceux qui suivent le Seigneur. La pauvreté volontaire libère l'homme des contingences terrestres. Saint Jean Climaque dit : “ Comme celui qui a les pieds enchaînés ne peut marcher, ainsi en est-il de ceux qui amassent des biens, ils ne peuvent montez au Ciel. ”

Pour vaincre l'amour de l'argent et la passion d'acquérir, il faut que l'homme s'efforce de se contenter de ce qu'il possède. Saint Paul conseille : “ Que votre conduite soit exempte d'avarice, vous contenant de ce que vous avez présentement car Dieu Lui-même a dit “ Je ne te laisserai ni ne t'abandonnerai ” ( He 13, 5 ) ”. L'Apôtre indique par là même qu'une condition de la victoire sur l'avarice est l'acquisition d'une foi solide en Dieu. Ce qui affirme explicitement saint Jean Climaque : “ Une foi inébranlable coupe tout souci à la racine. ” 

La valeur de la pauvreté repose moins dans la privation des biens temporels que dans la prise de conscience de l'importance relative de ces biens et de la nécessité de tendre toutes ses forces vers le Royaume des Cieux, unique objet de désir des chrétiens. Dans l'office de la tonsure, dit-on : “ Ne préfère donc rien à Dieu. ”  L'on peut d'ailleurs constater que plus il s'attache aux biens spirituels, plus il acquiert le détachement à l'égard des biens sensibles. Saint Jean Climaque dit : “ Celui qui a goûté les choses d'en haut méprise facilement celles d'en bas.  ” et encore : “ un petit feu suffit pour brûler beaucoup de bois ; et à l'aide d'une seule vertu, on échappe à toutes les passions que nous venons de dire. Cette vertu se nomme le détachement; elle est engendrée par l'expérience et le goût de Dieu. ” 

Pour s'attacher aux biens spirituels il faut que l'homme prenne conscience qu'il existe une autre beauté, d'autres richesses supérieurs, qu'il n'y a aucune richesse supérieure à la gloire et au Royaume de Dieu, et qui mérite de leur être préférée. Mais cette prise de conscience n'est réellement possible, comme l'indique saint Jean Climaque, que par une expérience des réalités spirituelles à laquelle l'homme ne peut accéder que lorsqu'il cesse de mener une vie entièrement charnelle et s'unit à Dieu par l'amour et la pratique des commandements. Seul “ le goût de Dieu ” comme le dit si concrètement saint Jean Climaque lui permet de mesurer, par comparaison aux biens divins, le peu de valeur des biens sensibles.

Il est indispensable que la pauvreté constitue une disposition intérieure, une attitude spirituelle à regard des biens matériels. Le moine ne promet pas tant de vivre dans la pauvreté que de libérer son esprit de désir de posséder, libération dont le signe le plus claire est le désir ardent de ne pas posséder, au point de ne même plus épargner son propre corps. Selon saint Jean Climaque le cénobite ne possède rien au propre et a renoncé à son propre corps : “ Ceux qui vivent dans l'obéissance ignorent l'amour de l'argent. Car là où on a livré même son corps, que possède-t-on encore en propre ? ” . A cette condition est possible une vie vraiment royale.

Le vœu de pauvreté ou de non-possession se manifeste intérieurement comme absence de préoccupation à l'égard de biens matériels. Saint Jean Climaque écrit : “ La non-possession et l'abandon de tout souci, un voyage sans bagage, un affranchissement de la tristesse, la foi dans les commandements ”.  Et il est évident que cette absence de préoccupation et de souci ne peut être véritablement réalisée que par celui qui a renoncé à toute possession et à toute acquisition.

En revanche, le moine qui aime l'argent est étranger à l'acédie, et se souvient à toute heure des paroles de l'apôtre “ si quelqu'un ne veut pas travailler, qu'il ne mange pas non plus. ” ( 2 Thess 3, 10 ) et “ de mes propres mains j'ai pourvu à mes besoins et à ceux de Mes compagnons ” ( Act 20, 34 ).  L'amour de l'argent et la passion d'acquérir trouble l'âme en permanence, la fait la proie d'une multitude des soucis, d'inquiétudes, des tourments, l'établit dans un état continuel de crainte, d'anxiété, d'angoisse. Saint Jean Climaque montre que la guérison de l'avarice met fin à ces états : “ Le travailleur ( spirituel ) sans possession est fils du détachement et ne fait pas plus de cas des choses dont il dispose que si elle n'existait pas. Quand il se retire dans la solitude, il regarde toute chose comme de l'ordure. ” En délivrant l'homme des soucis inévitablement liées à toute possession, la non-possession le libère radicalement de son aliénation aux biens de ce monde il lui permet de se soucier exclusivement de Dieu, et d'être pleinement disponible pour lui. Dans la prière de l'office de la tonsure on dit : “ Seigneur Dieu, reçoit Ton serviteur ( Nom ) qui renonce aux désirs du monde et s'offre à Toi, le Maître, en se présentant lui-même comme une offrande vivante et agréable. ” 

L'expérience monacale nous montre que pour accéder à la prière pure, il est nécessaire de libérer l'intellect des images pesantes de la matière. Saint Jean Climaque nous montre cela clairement : “ L'homme sans possessions est pur durant sa prière, mais l'homme ami du gain, prie devant les images des choses matérielles ” et encore “ celui que la passion le tient enchaîné n'atteindra jamais à la prière pure. ”

La non-possession fortifie aussi l'humilité. Saint Jean Climaque dit: “ Les nerfs qui fortifient l'humilité et les voies qui y conduisent sont la non-possession, l'exil volontaire et secret… la demande de l'aumône… Rien ne peut humilier l'âme autant que cet état de dénouement où l'on doit mendier sa subsistance : car c'est seulement alors que nous nous montrons amis de la sagesse et amis de Dieu, quand pouvant nous élever nous fuyons irrévocablement l'élèvement. ”

No comments:

Post a Comment

Subtitle Here!



by Dr Dan Waniek, MD

Copyright © 2013


All Rights Reserved.
Copyright Requests Here Please !





Text Here!



||||
„ de ”
“ de ”
ţă ş


ă
â
î
ş
ţ



ăţ
şăţ



Ă
Â
Î
Ş
Ţ





²
³

ʤ


S'il vous plaît, pardonnez le modérateur ! Il a la moderation intense, mais pas vraiment d'intensité dans sa modération. Restez polis, patientez, et vous pouvez tout dire ici chez nous ! Soyez les bienvenus ! Allez-y ! Vos commentaires bienvenus seront tous lus et publiées ! Restez spartiates, mais polis, et vous pouvez tout dire !